Formation et motivation : parlons – en !
Published on 24/10/2023
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Diffusé le 2/10/2023 par le C2RP
— Nicolas LOZANCIC
Bienvenue sur le C2 Podcast, le podcast du C2RP Carif-Oref des Hauts de France. Nous vous proposons aujourd’hui une émission spéciale consacrée au Plan d’investissement régional dont les compétences en Hauts de France Le Pacte. Nous avons le plaisir d’accueillir et de vous faire découvrir un acteur ou un porteur de projet du pacte pour nous présenter un dispositif ou une action engagée.
Avec le témoignage de notre invité, nous saurons tout quant au contexte, au choix du format, aux partenaires associés, aux ambitions, aux réussites, mais aussi aux difficultés rencontrées à cette occasion.
Bienvenue dans le C2 Podcast, le podcast du C2RP Thierry Forrest Hauts de France. Nous nous retrouvons aujourd’hui pour un nouvel épisode consacré à un sujet que nous explorons, que nous allons continuer d’explorer, que l’on peut identifier sous plusieurs dénominations. Bien qu’il ne faille pas les confondre. Nous allons aujourd’hui parler de la motivation en contexte de formation et pour cela, nous avons le plaisir de recevoir Monsieur Fabien Fenouillet.
Fabien, merci d’être parmi nous et si vous le voulez bien, je vous invite à vous présenter pour commencer.
— Fabien FENOUILLET
Je suis professeur de psychologie positive des apprentissages à l’Université Paris Nanterre et donc je suis directeur adjoint du laboratoire Lille P2 qui est un laboratoire à la fois de STAPS et de psychologie. Au niveau de mon parcours, j’ai été maitre de conférences en sciences de l’éducation au début de ma carrière et dans ce cadre là, j’ai commencé par faire mes recherches sur tout ce qui était apprentissage, dans le cadre scolaire.
Puis j’ai évolué sur l’apprentissage pour adultes, d’où j’ai mené pas mal de recherches dans le cadre de la formation pour adultes, notamment en lien avec la motivation et les apprentissages.
— Nicolas LOZANCIC
Le C2RP a participé à la présentation de travaux réalisés récemment avec votre concours, celui de Trendy et de Katalyo. Il s’agissait d’une étude qui portait sur l’engagement en formation. Pouvez vous s’il vous plaît revenir sur votre participation ?
— Fabien FENOUILLET
L’engagement en formation, c’est un sujet effectivement qui historiquement, est un des sujets phares et de prédilection dans le cadre de la formation pour adultes. La motivation, puisqu’on nous convoque, le concept, des motivations dans ce cadre là, historiquement, le concept qui a été utilisé, ces concepts de besoin. Donc on analyse les besoins de formation pour comprendre les engagements de formation.
Mais ça c’est historique parce qu’en fait le concept de motivation dépasse largement le concept de besoin. À l’heure actuelle, il y a différentes formes de motivation et mon apport a été justement d’essayer d’explorer les différents motifs. Parce que moi j’ai une approche plutôt une approche en termes de motifs, différents motifs qui sont utilisés par les différentes personnes qui sont en formation par les organismes de formation.
Enfin pas tous les différents acteurs en fait. Pour comprendre effectivement quelles sont les motivations au sens réel du terme et pas seulement les besoins qui sont les différentes formes de motivation qui peuvent contribuer à expliquer l’engagement en formation et qui peuvent contribuer à expliquer aussi l’apprentissage que l’on a en cadre de formation.
— Nicolas LOZANCIC
Et si je ne dis pas de sottises, vous avez contribué, par l’intermédiaire d’une revue de la littérature disponible sur le sujet.
— Fabien FENOUILLET
C’est ça, c’est à dire que j’ai contribué, au travers d’un cadre conceptuel que j’ai développé, cadre conceptuel qui permet d’expliquer les différentes formes de motivation et qui permet surtout d’expliquer que la motivation est plutôt un processus plutôt qu’un état. C’est à dire qu’on va parler des fondements. Le concept de besoin, voilà, on a ou on a pas besoin on va dire. Sauf que la motivation, c’est pas juste on a ou on n’a pas, c’est quelque chose qu’on peut avoir mais qu’on peut perdre, qui peut se transformer.
Donc c’est plutôt conçu comme un processus maintenant, c’est à dire qu’effectivement à un moment donné, vous pouvez pas du tout être motivé, ou ça peut se comprendre également donner, vous allez le devenir. Donc comment est ce qu’on peut, on peut favoriser ce processus, comment est ce qu’on peut faire en sorte que les individus effectivement deviennent motivés à un moment donné ?
Ou alors comment on peut contrecarrer la baisse de motivation aussi ? Donc tous ces éléments là concourent en fait à comprendre la motivation. C’est pas simplement à un moment donné je suis chez motivé, un autre moment je suis pas, c’est à un moment donné, effectivement j’ai un projet professionnel. Par exemple, je bien une motivation en fait, techniquement parlant, donc j’ai bien un objectif, j’ai bien quelque chose, mais j’arrive pas à m’y mettre.
Donc ça veut bien dire qu’il y a quelque chose dans le processus qui est un peu grippé. Donc il ne suffit pas d’avoir une motivation entre parenthèses, il suffit pas d’avoir un état motivationnel, il faut aussi qu’on a un processus qui s’enclenche. Alors on a des facteurs qui sont liés à l’individu. Effectivement, on a estimé qu’il y a différents concepts qui peuvent expliquer ce processus, donc le sentiment d’efficacité personnelle, puisque je me sens compétent pour mener à bien ce projet, la façon dont je vais positionner des sous objectifs dans ce projet.
Donc, on a tout un tas d’éléments et puis y a des facteurs contextuels, effectivement, ce que j’ai, un contexte plus un environnement qui va être plutôt facilitant, pas. Donc, tout ça, ça va concourir à nourrir ce processus, ou alors me faire un peu décliner. Et donc j’ai essayé de contribuer à la compréhension de ce processus et à comprendre comment articuler ces différentes facettes, parce que sinon on les prend un petit peu, séparer ces différentes facettes du processus.
D’ailleurs, on a l’impression que pas mentionné sur les aspects stratégiques. On ne va pas parlé de motivation, mais si les stratégies que vous mettez en place font aussi partie de votre motivation, puisque ça va concourir ou pas nourrir ce processus motivationnel.
— Nicolas LOZANCIC
Cela fait plusieurs fois que vous évoquez, je cite, le processus motivationnel. De quoi s’agit il ?
— Fabien FENOUILLET
J’ai repéré différentes étapes, en fait différentes grandes étapes dans la motivation et un peu l’étape initiale. En fait, la motivation, je l’ai décomposé en deux grands éléments. L’étape initiale en fait de la motivation, qui est justement la motivation qu’on va vraiment appeler la motivation. Puis il y a après l’étape qui permet de nourrir la motivation jusqu’à l’état final qui est en fait plutôt la volition.
En fait, historiquement, ces deux concepts qui sont, qui sont utilisés, qui renvoient pratiquement au même phénomène, on les laisse ensemble en fait, mais pas tout à fait. C’est à dire que l’étape initial, ça va expliquer pourquoi je vais m’engager dans l’action. Quels sont effectivement les motifs que j’ai d’agir ? OK, mais qu’encore une fois, vous pouvez avoir toutes les bonnes raisons du monde d’agir.
C’est pas pour ça pour autant que vous allez agir en fait, malheureusement. Et donc ça, c’est plutôt l’aspect évolutionnaire. En fait, c’est le deuxième aspect qui est tout aussi importante que le premier si on veut atteindre un objectif.
— Nicolas LOZANCIC
Si on ancre désormais ce processus motivationnel, cet engagement dans le cadre d’une formation pour adultes, à quoi cela peut il ressembler ?
— Fabien FENOUILLET
On va effectivement avoir plein de réponses possibles. Le problème il est là quoi. Du coup, si on prend l’entrée, l’entrée début en fait du processus, Ce que l’on va plutôt qualifié effectivement d’engagement. Mais en fait, l’engagement c’est non seulement avoir des motifs, mais c’est aussi savoir qu’on peut les atteindre. Les objectifs qui ont positionné ces motifs, mais aussi prendre des décisions.
Donc c’est ces trois phénomènes qui peuvent être considérés séparément. Et donc si on prend par exemple la prise de décision, l’engagement, ça peut être là. C’est à dire effectivement, on va essayer de favoriser les prises de décision, ça peut être aussi on va favoriser l’émergence des motifs. Alors, comment est ce qu’on va favoriser l’émergence des motifs ? On va insister par exemple sur la valeur de comprendre la valeur que peut avoir le fait d’atteindre tel objectif.
Le fait que c’est du sens pour l’individu, ça va être ici d’essayer de comprendre ici les freins qu’il peut avoir effectivement. Donc là c’est plutôt la prise de décision, les freins qu’il peut avoir sur les décisions qui peut prendre ça. Peut être aussi au niveau de la perception compétence, ça fait comprendre qu’effectivement l’individu va pas s’engager dans quelque chose qu’il est sûr d’échouer, donc c’est déjà le rassurer par rapport à un échec potentiel sur sa formation quoi.
Voilà, ce sont ces différents leviers qui sont utilisables, donc il y en a beaucoup. Après, le problème, c’est que chaque individu à peu près des siens et puis après y a des grandes catégories de leviers. Donc je crois que les études qui étaient mises en place, c’était pour identifier justement les soit les grandes catégories de freins sur les grandes catégories de risques qui sont communes, qui sont communs dans son individu.
Donc effectivement, en diminuant ces aspects là, on va favoriser l’engagement de formation. Si effectivement vous avez des individus qui ont pas la possibilité de se rendre à un lieu de formation, ah bah effectivement ça va parce que lieu de formation, autrement ils ont pas qu’ils sont pas véhiculé. Donc vous allez effectivement agir sur la prise de décision. Si vous avez des individus qui refusent le système scolaire parce que ils ont été trop mis en échec, si vous leur faites une formation qui ressemble trop à l’école, ils vont être mis en échec.
Donc effectivement ils vont soit y aller, soit ce désengagés, soit référer, on va dire, le système qui va les mettre dites tout, à mon avis, c’est plutôt regarder en fait ce que les individus ont en commun en fait sur les différents éléments liés soit aux motifs, soit sur la perception compétence, soit la prise de décision. Si on est sur la phase engagement puisque est pas sur la phase relationnelle.
Et donc à partir de là, repérer en fait ces différents éléments là pour faciliter effectivement l’engagement en formation.
— Nicolas LOZANCIC
On a bien entendu parlé de désir, de besoin. Je ne peux que penser à ce moment au mono mythe de Joseph Campbell, du voyage du héros pour qui l’aventure commence une fois le désir naissant, désir parfois révélé par un facteur externe, un mentor par exemple.
— Fabien FENOUILLET
Oui, c’est ça, ça renvoie effectivement une vraie problématique de la motivation, qui est de toute façon, quelque chose interne à l’individu. Les motifs sont les motifs de l’individu, quoi. Pour autant, c’est pas parce que c’est des motifs de l’individu que l’environnement n’agit pas sur ces motifs là et n’intervient pas dans le processus qui va permettre d’atteindre un objectif.
C’est évident que c’est une interaction des deux. C’est pas que l’individu, même si le motif effectivement est intra individuel, l’environnement va favoriser ou pas l’émergence de ces motifs là. Donc effectivement que le fait que l’on ait différents facteurs dans l’environnement qui favorisent ou pas l’émergence des motifs, c’est quelque chose d’essentiel. Donc c’est là on va effectivement rentrer en processus et à différentes étapes du processus.
Donc on peut rentrer à l’étape initiale du processus sur les motifs, sur la constitution des motifs, et donc sur les différents freins ou ces différentes possibilités, sur différents leviers que l’on peut aller sur la constitution des motifs. Il faut nécessairement que l’environnement supporte la perception de compétences de l’individu, pas qui sont nuls. Il faut que l’environnement et lui permettent en fait effectivement de s’impliquer lui même.
C’est à dire, on doit pas lui dire tu fais si tu fais ça, si on doit lui mettre à disposition des éléments qu’il va pouvoir lui s’approprier, Ce qui est complètement différent. Et troisième chose, il doit y avoir des relations sociales. Dire qu’on est des individus sociaux. Si effectivement vous êtes tout seul devant votre micro avec un logiciel, ça va être moyen moyen quoi.
Si effectivement vous rencontrez des individus qui vont vous expliquer, ce sont des choses qui effectivement auxquelles vous croyez, comme des mentors par exemple, mais ou ça peut être des paires, ça peut être aussi des groupes qui vous portent. Donc c’est pareil. Cette troisième grand facteur qui montre que effectivement, pour qu’une chance c’est soit un peu internalisé et que la valeur ça passe, ou plus simplement externe est complètement externalisé par rapport aux motifs que vous pouvez engager dans un dispositif.
— Nicolas LOZANCIC
Et qu’advient il de la motivation lorsqu’il nous faut suivre des formations obligatoires, des formations réglementaires certifiante ?
— Fabien FENOUILLET
On peut répondre à différents niveaux à cette question là. On peut répondre à un niveau très basique, très, très neuro. Quels sont les différents circuits neuronaux de la motivation ? Par exemple, on a des circuits neuro, de la motivation qui sont complètement hédonique, c’est à dire qui sont liés au plaisir, tout simplement. Donc ça, c’est un des circuits les plus basiquesque l’on ai, c’est même si on se situe au niveau du système limbique, donc c’est quelque chose de très primitif chez nous, en fait, effectivement, on est animé par la recherche du plaisir.
Bon, on le sait, on le ressent tous. Et ça c’est évidemment une source première de motivation, la recherche du plaisir. Mais on a pas que ça en terme neuro motivationnel ou aussi notre système motivationnel qui est lié en fait à la douleur, ou en tout cas l’anxiété à tous ces mécanismes là. Et c’est une autre source de motivation tout aussi forte.
D’accord, ça peut produire les mêmes résultats, mais c’est pas la même. C’est pas le même circuit déjà. Et puis on a d’autres circuits aussi qui sont liés aux relations sociales. Déjà, ça donne déjà une petite idée de la pluralité, même au niveau neuro, des raisons pour laquelle on fait des choses, des différences circuits qui ont été identifiés. Donc ça c’est le premier niveau.
Deuxième niveau, le niveau psychologique. Là, j’ai été, j’étais au niveau neuro. Au niveau psychologique, pourquoi concourir alors à une formation très rébarbative, du coup, si j’ai bien compris, pourquoi on l’a fait ? Et pourquoi est ce qu’on l’a fait de notre propre volonté surtout puisque du coup ils le font parce qu’ils veulent bien faire, Ils s’engagent librement dans les choses, parce que déjà ils ont identifié que c’est quelque chose qui avait de la valeur pour eux puisque c’est leur métier, parce que du coup ça a du sens.
Du coup, si ça a du sens, vaut mieux que ça en est jusqu’au bout. C’est à dire que c’est vrai que le contenu de la formation suppose qu’il doit pas être complètement à côté de la plaque, parce que s’il est complètement à côté de la plaque, ça va être compliqué pour eux de le suivre s’il considère que la formation n’a strictement aucune utilité.
Donc là on est vraiment au niveau du sens, donc montrer l’utilité. Mais là du coup, c’est la formation en tant que telle, c’est à dire que les individus qui vont dans ce type de formation, qui mettent du sens à la formation, si c’est de la motivation autodéterminée, c’est la motivation autonome. Il faut que la fois le contenu de la formation ait réellement du sens.
Dire que si font des choses qui ne voient pas les relations avec leur métier au quotidien, je pense que ça va devenir de plus en plus rébarbatif. Si il y a au moins cette connexion là, c’est un peu moins pénible parce que du coup déjà pour eux, ils comprennent à quoi ça sert et l’utilité qu’ils en ont. Donc ça déjà c’est ça nourrit les motivations dites autodéterminée.
Après ça ne suffit pas forcément parce qu’effectivement ça reste quand même très rébarbatif. Mais effectivement, on peut aller sur circuit motivationnel lié au plaisir. Le circuit hédonique pour essayer de met en place des dispositifs qui vont effectivement favoriser les choses. Alors là, ce ne serait pas tellement sur les raisons initiales puisque la raison initiale c’est le sens ne sera pas je vais m’éclater, on est d’accord.
On sait très bien, mes amis savent très bien qu’ils vont pas s’éclater, mais par contre ça va favoriser l’aspect volitionel, c’est à dire que ça leur permet plus facilement de faire des choses, donc c’est plus là dessus. Je pense que le côté hédonique va fonctionner, donc effectivement vous allez mettre en place quelque chose qui va devenir moins rébarbatif et du coup vous allez soulager les gens de devenir à ce genre de dispositif parce qu’ils ont dit c’est moins pénible que prévu.
Donc du coup c’est quand même sympa. C’est une réponse à deux niveaux que je ferais, qui permettrait par exemple de comprendre pourquoi est ce que les gens vont plus facilement aller sur des choses de façon autodéterminée, qui ont du sens pour eux mais qui sont rébarbatives ? C’est parce qu’en fait vous allez effectivement dans un dispositif qui rend moins pénible, beaucoup plus sympa, et ça va suffire.
— Nicolas LOZANCIC
Je vais oser une question un petit peu impertinente. Raphaël Grasset de Trendy est à l’origine de l’étude dont nous avons parlé en introduction, et je me souviens que nous avions avec lui évoqué la question de l’engagement et de la motivation dans le contexte de la formation digitale, qui est un territoire un petit peu complexe.
— Fabien FENOUILLET
Il y a beaucoup de choses effectivement à dire à ce niveau là, effectivement. Donc effectivement Raphaël a relevé tout un tas de leviers de freins, donc qui vont concourir à nourrir ou à freiner ce processus motivationnel. Donc, effectivement, il a montré la difficulté qu’il peut y avoir sur tout ce qui est e-learning, il a montré que aussi le niveau d’équipement, il y a des fois des problèmes d’équipement de chez les personnes.
Donc voilà, c’est aussi ça un levier ou un frein aussi qu’on peut relever, qu’on peut relever. Il a pas relevé peut être, mais en tout cas c’est quelque chose que l’on a au niveau des modèles que sur les théories motivationnel qui est justement sur ce qu’on appelle la perception d’utilité de la formation, c’est à dire qu’on a l’impression moins bien d’apprendre en e-learning et que l’on ne ferait finalement en présentiel.
Donc il est évident que ce frein là, qui est montré par différents modèles motivationnel. Il faut prendre en compte. C’est à dire que si on a l’impression de moins bien apprendre devant un écran en formation, ça ne veut pas dire que ce soit vrai, c’est simplement une impression, mais c’est l’impression du coup qui agit sur la valeur. Et comme ça agit sur la valeur, ça agit sur la motivation.
Donc du coup, ce frein là ça va être un petit peu gênant si vous avez des gens qui ont effectivement des difficultés en plus, qui n’ont pas les techno chez eux et donc qui doivent alors leur téléphone puisque maintenant les téléphones sont assez diffusés mais les ordinateurs c’est une autre question. Si vous, en plus des gens qui sont pas habitués à étudier les technos et on leur demande de faire ceci, en plus ils doivent être de façon très autonome, ils se retrouvent complètement perdus.
Sur les modalités d’accès, sur les simples modalité connexion, vous allez les perdre tout de suite, donc ça fait encore un troisième frein. Voilà, vous avez peut être en fait accumulé les freins qui vont faire que les individus vont effectivement préférer en présentiel, parce que ça va être plus simple, ce qui va rencontrer des gens et qui vont, ils vont leur expliquer mieux les choses, en tout cas de leur point de vue, tout simplement parce qu’effectivement ça va leur permettre justement dans des relations sociales, parce que la plupart du temps, ils sont tout seuls dans leur dans leur maison et ou dans leur appartement.
Et du coup c’est pas mal puisque ça fait partie des … Il y a eu une recherche aussi que j’ai menée avec mon collègue Philippe Carré. C’est un des grands comptes catégorie de motifs en fait de formation pour adultes. Le simple fait de rencontrer en fait des gens, c’est quelque chose, c’est une grande source en fait de valeur pour les individus, pour faire quelque chose, quoi.
Donc évidemment, si vous privez ces motifs là, vous priver un peu, il y en avait, il y avait quatre grands encadrants. C’est un guide, un des quadrants en fait, où il y avait beaucoup de motifs qui faisaient qu’en allant en formation, si vous privez d’un cadran complet, ça commence à faire beaucoup en fait de motifs qui font que vous n’allez pas faire ça, vous n’allez pas aller en formation.
Encore une fois, on a plein de motifs qui vont dire c’est ça la complexité de la motivation, c’est qu’il y a plein de raisons qui vous faire qu’on va faire des choses. Il n’y a pas une raison, quoi. Donc évidemment que si vous avez des gens qui sont un peu réticents à utiliser le e-learning pour toutes ces raisons là, ils vont pas super motivés pour faire du e-learning. Voilà.
— Nicolas LOZANCIC
Et quelle est la part du formateur ?
— Fabien FENOUILLET
On a mené des recherches avec une collègue qui s’appelle … sur la relation entre le formateur et la satisfaction formation. C’est que la satisfaction formation, c’est ce qu’on utilise à l’heure actuelle pour évaluer la formation, surtout la formation pour adultes, il y a une vraie bonne raison à ça, c’est qu’effectivement la satisfaction est l’un des principaux indicateurs de retour en formation, demandé quels étaient les meilleurs mécanismes qui permettraient de nourrir au maximum la satisfaction en formation.
Et on s’est rendu compte que la satisfaction formation, c’est extrêmement lié à ce qu’on appelle l’intérêt situationnel. Qui est une forme de motif de motivation qui vient, qui est spécifique à la formation, en tant que telle, vous avez la motivation que va apporter l’individu. Si vous voulez, avant de venir en formation, il a envie, il a pas envie et puis vous avez la motivation qui est portée vers la formation en tant que tel.
La motivation qui est liée à la situation, ce qu’on appelle l’intérêt situationnel. On s’est rendu compte finalement que l’intérêt situationnel et la satisfaction étaient extrêmement proches, ce qui est à peu près logique quand je le dis comme ça. En fait, on comprend assez aisément et on s’est rendu compte que ce qui nourrissait le plus cet intérêt situationnel, c’était le formateur.
— Nicolas LOZANCIC
Nous approchons du terme de ce podcast. Avez vous, Fabien, quelques recommandations à formuler à nos auditeurs ? Des ressources qu’ils peuvent consulter, qu’ils peuvent utiliser ?
— Fabien FENOUILLET
Ben, je crois que j’ai assez longuement insisté justement sur le fait d’avoir des motivations qui partent de l’individu, qui soit propre à l’individu. Et donc là je m’appuie beaucoup sur un cas théorique qu’est la théorie de l’autodétermination qui est un théorème qui est assez simple à comprendre en plus, qui est assez simple utiliser en plus qui a un historique de recherche complètement éprouvé de plusieurs dizaines années de plus de 50 ans maintenant.
Donc on est sur quelque chose de très solide à tous les niveaux. Et donc je pense que si on peut donner un conseil en terme de motivation, formation s’est appuyé sur qu’est ce catégorique là, il y en a d’autres qui sont tout aussi intéressants, le cadre aussi, du sentiment d’efficacité personnelle et en fait c’est pas incompatible, au contraire, c’est extrêmement compatible avec l’autre.
Je pourrais aussi donner le catégorique de l’intérêt situationnel et de l’intérêt individuel qui est aussi très intéressant puisqu’on a vu que l’intérêt situationnel extrêmement lié à la satisfaction formation. Donc ça c’est extrêmement intéressant de travailler sur la situation formation de façon de travailler sur la satisfaction de retour en formation derrière. Mais globalement, tout ça, si on se centre sur les motivations autodéterminée, si on se centre effectivement sur les conditions d’émergence de ces motivations autodéterminée, c’est forcément gagnant.
Alors après, ça veut dire que on renonce à contrôler la motivation parce que le problème il est là en fait sur la motivation, c’est que, en fait, quand on fait une formation sur la motivation, quand les individus s’attendent à ce qu’on leur dise ben voilà comment je vais motivé machin ou bidule. Le problème c’est qu’on part déjà sur un mauvais pied quand on dit ça, puisque si vous cherchez à motiver quelqu’un, vous cherchez à contrôler en fait.
Et si vous cherchez à le contrôler, vous êtes pas en train de favoriser ses motivations autodéterminée. Donc c’est ça le problème. On part sur une mauvaise base. En fait, vous ne pouvez réellement motiver personne. Vous voyez, je crois qu’il faut déjà se dire ça. Par contre, vous pouvez mettre en place les conditions sur lesquelles dans lesquelles les personnes peuvent effectivement trouver des motivations qui leur sont propres, puisque c’est la seule condition à la persistance du comportement, puisque c’est la seule condition qu’ils vont faire, qui réellement ils vont eux mêmes s’engager, sinon ils vont se dédouaner.
Et effectivement, vous allez donner effectivement toutes les bonnes raisons du monde, mais c’est pas leur raison, c’est il faut qu’ils trouvent leurs raisons. Donc les conseils qui sont un classique de la dissonance catégoriques, c’est effectivement favoriser la perception de compétence, faire attention effectivement à favoriser l’autodétermination individu, favoriser les relations sociales qui vont favoriser les motivations tout déterminées. Regarder par quel biais vous prendre les choses, diminuer au maximum ce qui est cher à Raphaël, tous les tous les freins maximiser les leviers.
Et donc à partir de là, vous pouvez avoir vous allez voir une adhérence qui va être effectivement maximiser.
— Nicolas LOZANCIC
C’est désormais le terme de cet épisode. Il ne nous reste plus qu’à vous remercier, Fabien Fenouillet, pour votre précieuse participation. Nous vous remercions, chers auditeurs, pour votre fidélité en vous rappelant que vous retrouverez cet épisode comme tous ceux qui l’ont précédé, sur le site internet du C2RP. Sur l’ensemble des plateformes d’écoute de podcast, nous vous donnons rendez vous au prochain épisode.
À très bientôt.
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